"C'est ma façon de dire merci"
Le portrait que nous vous proposons aujourd’hui est celui de Sorona, bénévole chez Petit Coeur de Beurre mais avant tout mère de six enfants. C’est un drame familial qui a forgé cette relation entre elle et l’association. Sa fille Yema-Yassa, son “ange”, a été emportée à l’âge de sept mois par une pathologie cardiaque. Toujours positive malgré sa perte incommensurable, elle oeuvre aujourd’hui bénévolement chez Petit Coeur de Beurre, entre deux ménages, et est responsable de la boutique et en charge des envois pour les partenaires. “C’est ma façon de dire merci” explique t-elle. Merci pour le soutien que lui a apporté l’association durant l’épreuve à laquelle elle a été confrontée. Sans ce soutien indéfectible, sa famille, ses amis et sa foi musulmane, elle n’aurait pas envisagé d’avoir un autre enfant. Cela explique en grande partie sa gratitude envers Petit Coeur de Beurre.
Cette histoire d’amour commence en 2014. Sorona met au monde son ange Yema-Yassa. Les médecins lui détectent une cardiopathie. Rien d’alarmant cependant pour la jeune maman, dont l'aîné avait été opéré à succès pour une cardiopathie similaire et était désormais le “plus en forme” de ses enfants. Mais le cas de Yema-Yassa est différent, plus complexe. Lorsque Sorona le comprend, “la vérité (lui) éclate à la figure”. Une opération, des aller-retours incessants à l'hôpital et Yema-Yassa perd son combat contre la maladie après sept mois de lutte. Sorona consacrait tant de temps à la santé de sa fille que c’était devenu son “sport quotidien” sourit-elle. “Quand Yema-Yassa était là, c’était vraiment pour Yema-Yassa et ça se ressentait que les autres étaient un peu délaissés. Donc après le départ de Yema-Yassa je me suis reconcentrée sur les autres enfants”.
La rencontre entre Sorona et Petit Coeur de Beurre se déroule à l’occasion d’un gala, auquel elle a été invitée par le Professeur B. qui avait suivi sa fille en consultation. Déjà en contact avec l’association depuis quelques temps via Facebook, la maman peut désormais mettre un visage sur le nom de Gaëlle et d’autres bénévoles qui lui partageaient leur histoire durant les temps difficiles qu’elle a rencontrés. C’est aussi l’occasion pour elle de donner des photos, des lettres au personnel soignant en signe de gratitude pour leur soutien. Gaëlle lui parle de la course des héros, et Sorona décide de financer son dossard pour lui permettre d’y participer. Finalement, elles courront côte à côte.
Fin 2014, elle décide de participer comme elle peut au projet de la jeune association, servir de « béquille » comme Petit Coeur de Beurre a pu l’être pour elle. Elle commence par s’occuper des adhérents, des reçus fiscaux, des remerciements, avant de proposer de faire des ménages lorsque Petit Coeur de Beurre obtient ses propres locaux à Courbevoie. Elle essuie un refus catégorique. Véritable pilier de l’association, elle n’allait pas se cantonner aux ménages lorsqu’elle pourrait apporter bien plus. Gaëlle, peu de temps après, lui confie les clés du local. Ce témoignage de confiance émeut Sorona, qui éclate en sanglot dans les bras de la directrice générale. Petit Coeur de Beurre devient une deuxième famille pour la maman qui vient quotidiennement aider du mieux qu’elle peut. Ce qu’il y a de plus touchant chez elle est sans doute sa force de caractère qu’elle semble parfois ignorer, et qui permet aux autres de tenir. Déterminée, courageuse et bienveillante, elle voue ses journées à aider son prochain. Elle confie puiser sa force dans l’association, et fait tout en sorte pour que sa relation avec Petit Coeur de Beurre soit la plus belle possible. Malgré les épreuves auxquelles elle a été confrontée, l’association lui a permis de plus s’ouvrir au monde.
”Si je devais retenir un mot sur l’association ? Courage. Parce que tout le monde est courageux”
Sorona est admirative de l’équipe, en particulier de Gaëlle et de Jean-Charles, le président, qui se sont tournés vers les autres pour les aider alors que rien ne les y obligeait. Elle prend le temps de remercier aussi les bénévoles, “qui, tous courageux, font avancer l’association aux quatre coins de la France”. C’est donc une relation privilégiée qu’entretiennent Sorona et les membres de Petit Coeur de Beurre. Ils n’ont pas besoin de se parler pour se comprendre; un simple regard suffit. Ils n’évoquent presque jamais la maladie, la perte de leurs proches. Chacun a une expérience similaire, plus ou moins douloureuse, ce qui rapproche forcément. Dans cette seconde famille, de nombreux “liens s’immiscent”. Parfois, il est difficile d’exprimer avec des mots une relation; celle entre les membres de l’équipe de Petit Coeur de Beurre en est l’exemple parfait.
Aujourd’hui, Sorona est comblée, que ce soit par ses enfants ou sa seconde famille. Si la lumière s’est éteinte trop tôt pour l’ange Yema-Yassa, soyez sûr que sa maman, elle, s’emploie à faire briller sa lueur à jamais.
Portrait de Sowy
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