L'importance de l'impression 3D dans l'explication aux patients.
Si pour le grand public, les imprimantes 3D ont surtout servi ces derniers mois à imprimer des visières pour se protéger de la covid-19, celles-ci sont déjà utilisées dans le milieu médical et en particulier en cardiologie où des valves cardiaques à base de collagène ont déjà été imprimées et sont en phase d’essais chez l’animal.
Au CHU Clocheville de Tours, le professeur Paul Neville, qui officie depuis plus de 20 ans en tant que chirurgien cardiaque pédiatrique, est très enthousiaste par le fait que les imprimantes 3D soient utilisées dans son domaine. En effet, pour lui « l’intérêt est multiple ». Les chirurgiens comme lui ont déjà « l’impression 3D dans leur cerveau », mais cela « permet de visualiser l’intérieur d’un cœur de façon objective pour les gens qui nous entourent. »
Le Professeur Paul Neville en opération au CHU Clocheville
L’impression 3D d’un cœur malade aide donc à mieux comprendre la maladie et l’opération qui va être faite ou qui a été faite. Ainsi, comme le dit le professeur Neville, il est donc intéressant de faire un « avant/après » de l’organe. L’impression 3D avant l’opération permet plusieurs choses. D’abord, elle permet au « chirurgien et son assistant de pouvoir choisir à l’avance une intervention et de dire « On va faire ça, ça peut passer comme ça, je fais la réparation dans le cœur au lieu d’aller mettre un tube à l’extérieur » parce qu’on aura pris une autre option. » Ces « découvertes préopératoires », comme il les appelle, permettent l’anticipation et la discussion par exemple demander aux « cardiologues de revoir sur leurs échographies les dimensions qu’ils nous donnent » pour vérifier si le choix de l’opération est adéquat à la situation. Cette impression 3D sert aussi une fois le patient transféré en réanimation puisqu’à ce moment-là, « on explique aux réanimateurs ce qu’on a fait au bloc, ainsi qu’aux infirmier(e)s qui vont prendre en charge l’enfant. Donc, tout de suite, ça leur parle. »
Cette impression 3D avant l’opération permet aussi à mieux expliquer aux parents ou patients en âge de comprendre quelle est la pathologie dont le patient est atteint et ce qui sera fait. Le professeur Neuville insiste sur le fait que cela « permet de visualiser effectivement ce que l’on va faire. Cela aide à la compréhension et à rassurer les gens, car l’inconnu les effraie. Même quand on fait une consultation d’une heure, j’ai beau décrire tout ce qu’on sait, les parents peuvent passer à côté, parce que ça va être toujours abstrait et qu’en plus le stress fait qu’on ne retient pas tout. » Ces propos font totalement écho à ceux de Cécilia, la maman de la petite Léana, née le 15 août 2020 et opérée à quelques jours de vie d’une coarctation de l’aorte et d’une CIV (communication interventriculaire) par le professeur Neuville : « Pour son opération, nous avons discuté avec le chirurgien qui nous a parlé des différents soucis de notre fille, il nous avait fait un petit dessin sur papier, mais je vous avoue avec l’émotion, je n’y comprenais pas grand-chose par contre le papa avait mieux compris que moi. L’impression du cœur en 3D a été faite après l’opération. L’interne qui l’a imprimée me l’a montrée quelques jours après l’opération ainsi que le problème majeur du cœur de notre fille. Je vous avoue que j’ai eu ensuite les idées plus claires et que, grâce à cette impression, j’ai vraiment cerné le problème. C’est quand même plus facile à comprendre quand nous avons quelque chose de visuel et réel devant nos yeux. »
Si le professeur Neuville avoue qu’il est totalement novice dans le monde de l’impression 3D, puisque que c’est un « interne du service, qui adorait la 3D, qui a fait les premières impressions grâce aux images récupérées par le scanner », il a « compris qu’il y avait beaucoup de possibilités, que le tout est d’apprendre à bien s’en servir pour avoir exactement ce qu’on veut et l’utiliser à son maximum de potentiel. »
L’impression 3D après l’opération a aussi un but de formation et d’information auprès du personnel médical qui prend en charge le patient, en effet « les gens comprendraient tout de suite les modifications qu’on a faites. Par exemple, sur l’arche aortique que j’ai opérée (de la petite Léana). On va faire un « après » et ça va être très intéressant, parce que cette intervention qu’on a faite, c’est moi qui l’ai inventée et donc ça va permettre de nous montrer un résultat final objectif avec la qualité du résultat de ce type d’intervention. » Quant à l’utilité pour les familles, lors des rendez-vous préopératoires, il affirme que « cela va être super » quand on aura un avant/après d’une transposition des gros vaisseaux par exemple, ou bien encore d’une tétralogie de Falot, pour mieux expliquer la pathologie, le choix de l’intervention et le résultat attendu.
Les imprimantes 3D ont donc dans le domaine de la cardiologie, entre autres, de beaux jours devant elles, avec des essais de plus en plus poussés et qui sait pourquoi pas, un jour, un cœur fonctionnel imprimé en 3D qui résoudra le problème de la trop longue attente des patients sur liste d’attente de greffe.
La petite Léana va très bien. "Son dernier bilan du 26 octobre l’a confirmé et elle va pouvoir avoir une vie d’enfant quasi normale avec sa grande sœur, le souhait de tous parents." nous confirme sa maman.
Un grand merci à l'entreprise ADEXSI pour son soutien à ce projet !!
Le petit cœur de beurre Léana ❤️
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